Les plantes médicinales font partie de notre patrimoine culturel à toutes et à tous.
Elles sont accessibles non seulement via les herboristeries, mais aussi, évidemment, en pleine nature. Comme la plupart d’entre elles sont considérées des « mauvaises herbes » (d’où le nom de notre entreprise, lolilol), elles poussent souvent un peu partout. Il n’est pas rare de rencontrer sur le bord de la route, dans un champs ou un terrain vague, de l’achillée, de la tanaisie, de la verge d’or, de la chicorée, du plantain! Il suffit de savoir les reconnaître, savoir les cueillir, les transformer et les utiliser.
Consommer des plantes fraîches est évidemment la meilleure option, car les plantes fraîchement cueillies sont beaucoup plus riches en vitamines et leurs propriétés médicinales sont plus actives que leurs analogues séchés. Mais comme ce n’est pas toujours possible (allo l’hiver), on doit souvent transformer les plantes pour s’en faire des provisions : les faire sécher, les faire macérer dans l’alcool, le vinaigre ou l’huile végétale pour en faire des teintures, des vinaigres médicinaux ou des macérâts huileux aux propriétés thérapeutiques.
Aujourd’hui, j’aborde la question des plantes séchées, car leur qualité diffère énormément sur le marché. Je ne suis (malheureusement) pas herboriste, mais au cours de mes années de recherches, j’ai acquis quelques connaissances qui me permettent de mieux choisir mes plantes.
Alors voici, en vrac (lolol), cinq erreurs à éviter avec les plantes médicinales.
1. Acheter des plantes de mauvaise qualité
« Les plantes, c’est des affaires de charlatans. »
Cette affirmation, on l’a toutes et tous déjà entendu quelque part. Bien souvent, elle vient de gens dont la seule expérience avec lesdites plantes se limite aux bouteilles de comprimés de mauvaise qualité des tablettes de pharmacies, ou des tisanes cheapo des grandes épiceries.
Mettons les choses au clair : les plantes ont des vertus médicinales.
L’humain n’aurait pas survécu 100 000 ans sans connaître les plantes de son environnement pour soigner ses maux. La grande majorité de notre pharmacologie occidentale est basée sur les plantes médicinales et ses dérivés. C’est pas rien!
Tirer profit des plantes est un art. Comme n’importe quoi, il y a un moment de l’année pour récolter chaque partie. Par exemple, au printemps on se concentre sur les bourgeons, l’été les feuilles et les fleurs et l’automne, les fruits et les racines.
Il y a aussi une façon de les récolter, de les transformer et de les entreposer pour assurer la qualité du produit final.
L’efficacité d’une teinture de racines d’échinacée fraîches cueillies à la fin de l’automne n’a rien à voir avec celle des comprimés de racines d’échinacée séchées et pulvérisées trouvés à la pharmacie. De la même manière que la tisane de camomille en poudre du IGA n’accote pas une infusion de boutons de camomille récoltés et séchés avec soin.
Si tu es intéressé.e à consommer des plantes médicinales, évite les produits de pharmacies dont les plantes n’ont pas été traitées dans les règles de l’art. Encourage plutôt des entreprises qui savent choisir des plantes de qualité et qui savent les entreposer.
Voici trois principes de base à vérifier avant d’acheter :
1. Les plantes sont-elles à l’abri de la lumière?
Les plantes entreposées dans des silos de vrac ou des bocaux en verre, c’est très joli, mais c’est un gros no-no! La lumière altère les propriétés des plantes et leur fait perdre de leur efficacité.
On passe!
2. Les plantes sont-elles entreposées dans un contenant/sachet hermétique?
Oublie les plantes dans les petits sacs en papier ou en plastique mince sur les tablettes depuis belle lurette… Elles ne doivent pas rester au contact de l’air, sous peine de perdre leurs huiles essentielles et de s’oxyder.
Tu peux les acheter en vrac dans un sac de papier, mais une fois à la maison, c’est hop dans un pot hermétique, puis dans l’armoire!
4. Les plantes sont-elles « entières »?
Lorsque possible, on opte pour des plantes entières (feuilles, fleurs, racines coupées). Comme les plantes s’oxydent à l’air, plus elles sont déchiquetées, plus leurs molécules entrent en contact avec celui-ci. On ne veut pas ça. Les plantes en poudres se conservent donc moins longtemps.
5. Les plantes sont-elles odorantes?
Une plante séchée de bonne qualité, ÇA SENT. En principe, une plante de qualité qui a été entreposée dans un endroit sombre et dans un contenant hermétique conservera ses principes actifs au minimum un an, voire plus. Une plante qui ne sent plus a perdu ses huiles essentielles, donc une grande partie de ses propriétés médicinales. En gros, une plante éventée, c’est non!
Sur notre boutique en ligne, nos plantes sont conservées des contenants hermétiques à l’abri de la lumière. Nous en faisons le portionnage à la demande, afin d’éviter de les exposer aux éléments trop longtemps!
2. Mal entreposer ses plantes séchées
Une fois à la maison, il faut toujours ranger les plantes médicinales 1) dans des pots hermétiques, 2) à l’abri de la lumière.
Ouiiiii, c’est beau et ça fait witchy une belle tablette de pots de plantes, mais toute bonne sorcière sait que les plantes doivent être gardées dans une armoire à la noirceur. Il ne faut pas non plus les laisser dans leur sachet (relire le point 1).
3. Ne pas infuser ses plantes assez longtemps
Pour être efficace, une tisane devrait être infusée au minimum 10 minutes. En bas de ça, ce n’est pas optimal, car la plante n’aura pas le temps de transférer ses propriétés médicinales dans l’eau.
La marche à suivre idéale:
- Dans une casserole, apporter l’eau à ébullition.
- Lorsque l’eau frémis, couper le feu.
- Attendre quelques minutes avant d’incorporer les plantes, question de ne pas ébouillanter et agresser vos belles dames.
- Couvrir sa tasse pendant l’infusion, pour éviter que les huiles essentielles (qui sont très volatiles) ne s’évaporent. En plus, ça gardera notre tisane plus chaude, héhé.
- Filtrer et consommer!
4. Confondre infusion et décoction
Une infusion, c’est ce qu’on connait tous: verser de l’eau chaude sur des plantes avant de les siroter.
Une décoction, c’est l’action d’extraire les propriétés des plantes en les faisant mijoter à feux doux pendant 10 à 15 minutes. En règle générale, ce procédé est réservé aux racines, aux branches et aux fruits (ex. : racines de pissenlit, de bardane, conifères, baies de sureau). Ce type de matériel organique a besoin de plus qu’une infusion pour libérer le maximum de ses propriétés.
5. Cueillir n’importe quoi, n’importe comment
Tu es hyper motivé.e, ou tu veux te lancer dans la cueillette d’une plante ou deux pour les utiliser? Lis notre chronique sur le sujet: Identification et cueillette écoresponsable de végétaux. Tu seras mieux équipé.e en la matière et tu éviteras des erreurs qui pourraient TE causer du tort, ou causer du tort à l’environnement, à sa flore et à sa faune.
Eh voilà! C’est ce qui conclut ma petite liste d’erreurs. C’est pas si sorcier. 😉
Évidemment, avant de consommer une plante, quelle qu’elle soit, il faut s’informer sur ses contre-indications et possibles interactions avec la médication.
Les herboristes thérapeutes accrédité.e.s sont les mieux placé.e.s pour répondre à nos interrogations là-dessus.
Oh et tout comme il y a un moment de l’année pour récolter chaque partie de la plante, il y a un moment aussi pour ingérer chaque plante, selon l’affection (on ne prendra pas de l’échinacée en prévention, par exemple). Informe-toi avant de jeter votre argent par les fenêtres.
Bonnes tisanes!