« Est-ce que je peux utiliser cette huile essentielle pendant ma grossesse? »
C’est probablement une des questions qui revient les plus fréquemment. Et c’est normal!
Dès qu’on tombe enceinte, plein d’interdits se présentent à nous. Plusieurs médicaments en vente libre sont désormais à éviter et même notre épicerie se modifie pour prendre en compte toutes les recommandations.
Certains professionnels préconisent d’éviter l’utilisation de toutes les huiles essentielles pendant la grossesse, d’autres avancent plutôt que l’utilisation de toutes les huiles essentielles en externe est sans danger, tandis que plusieurs se situent quelque part à mi-chemin.
Pas évident de s’y retrouver dans toutes ces recommandations diverses et parfois contradictoires, n’est-ce pas? On doit vous l’avouer, l’écriture de ce billet ne fut pas simple. Un vrai casse-tête! Mais après plusieurs relectures et réécritures, on vous présente ici ce que nous avons retiré de nos recherches, en espérant que cela vous éclairera.
À lire aussi : L’utilisation des huiles essentielles chez les bébés et les enfants
*Merci à Natacha Rouette, naturopathe, pour la révision des informations présentées dans ce texte! ❤
Huiles essentielles et grossesse, un sujet controversé
L’utilisation des huiles essentielles (HE) durant la grossesse est un sujet assez controversé dans le monde de l’aromathérapie. Il n’est pas rare de lire ou se faire dire qu’elles sont à proscrire complètement pendant le premier trimestre, et que seulement une poignée d’entre elles sont permises pendant la grossesse et l’allaitement. Dans les faits, il est plutôt difficile d’avoir en main des données probantes, puisqu’au niveau éthique, les recherches sur les modèles humains sont plutôt difficiles à faire, et c’est comprenable. Je sais pas pour vous, mais moi, je ne me porterais pas volontaire dans ce genre d’étude, haha. Il y a bien quelques études sur des modèles animaux, mais souvent avec des molécules isolées, ou avec des concentrations et dosages hyper élevés, donc difficilement reproductibles chez l’humain. Les risques qui sont soulevés avec certaines huiles essentielles sont donc essentiellement théoriques. Eh oui.
Cela laisse donc place à beaucoup d’inconnus et d’extrapolation… mais la grossesse étant ce qu’elle est, plusieurs professionnels de la santé penchent pour le principe de précaution, soit la recommandation d’éliminer complètement des huiles essentielles durant toute la grossesse et l’allaitement. Ce n’est pas mauvais en soi! Vous pouvez choisir d’opter pour cette stratégie si vous désirez rester ultra prudente. Ceci étant dit, nous sommes d’avis qu’il est possible de relativiser et d’utiliser de manière sécuritaire les huiles essentielles durant la grossesse et l’allaitement, tant que l’on est bien informée!
Deux poids, deux mesures?
Un shampoing de pharmacie bourré de parfums synthétiques, réputés pour être des perturbateurs endocriniens, ce n’est pas interdit durant la grossesse, n’est-ce pas? Eh non! Le fameux déodorant à odeur de melon d’eau, avec une liste d’ingrédients longue comme mon bras, ce n’est pas interdit non plus? Nope! Pourtant, il serait peut-être judicieux de les éviter…
Un shampoing naturel, d’une entreprise québécoise consciencieuse, contenant une petite quantité d’huiles essentielles, dans des dosages cosmétiques, ça ne devrait pas non plus être interdit. Encore moins. Même chose pour votre produit fait maison, avec un dosage d’huiles essentielles approprié.
BON, c’est dit.
Deux éléments essentiels à considérer
Le dosage
Premièrement, il est important de faire la différence entre le dosage COSMÉTIQUE et le dosage THÉRAPEUTIQUE. Deux choses complètement différentes.
Ici, chez Les Mauvaises Herbes, nous vous proposons principalement des recettes cosmétiques, c’est-à-dire avec des dosages qui tournent autour de 2%. Nos recettes catégorisées comme des remèdes ont parfois des concentrations plus élevées (ex. : huile à moustique), mais il s’agit de produits dédiés à des usages ponctuels, et non un usage quotidien.
En gros, l’usage cosmétique et l’usage thérapeutique, c’est comme comparer des pommes pis des oranges!
L’utilisation
En parlant du loup. Outre la concentration des huiles essentielles, il est aussi important de prendre en considération l’utilisation qu’on fait des produits.
- Est-ce un produit que vous appliquez directement sur votre ventre?
- Est-ce un produit rincé, comme un exfoliant ou un savon?
- Est-ce que vous l’utilisez tous les jours ou seulement au besoin?
Ces éléments d’information sont importants à prendre en compte pour choisir si, oui ou non, on décide d’utiliser des produits contenant des huiles essentielles, et si oui, lesquelles.
Dans les faits, selon Tisserand et Young, la grande majorité des huiles essentielles serait complètement sécuritaire durant TOUTE la grossesse, lorsqu’elles sont utilisées dans des proportions allant de 1% à 4% en application externe.
Avouez que ça enlève un poids des épaules, non?
Attention, je ne suis pas en train de dire qu’il ne faut pas s’en préoccuper, pas du tout. Ce que cela démontre, c’est qu’en raison de l’application rigide du principe de précaution, une certaine désinformation s’est répandue quant aux restrictions concernant les huiles essentielles. On a perdu de vue le dosage et l’utilisation, alors qu’ils sont clés.
Pour des utilisations thérapeutiques (donc avec des pourcentages plus élevés), oui, il faut vraiment être prudent et se faire guider par un aromathérapeute. Mais pour votre beurre fouetté, masque, déo (on a d’ailleurs une recette adaptée juste ici) ou sérum, vous pouvez fort probablement dormir tranquille, tant que vous respectez les dosages!
Comment calculer le dosage d’une recette?
Voici comment calculer la concentration d’une recette cosmétique en huiles essentielles, afin de pouvoir vérifier si elle contient un dosage sécuritaire pour vous! Il suffit de sortir la bonne vieille règle de 3.
Le calcul est en réalité beaucoup plus complexe que ça si on veut avoir un résultat ultra précis (voir le dossier ici), mais on peut tout de même se fier grosso modo aux balises suivantes :
1 ml d’HE = 20-30 gouttes
1 ml d’HE = 0.9 g d’HE
1 g d’HE = 1.1 ml d’HE
Rappelons-nous qu’on calcule le dosage des huiles essentielles par rapport au poids ou au volume des ingrédients dans lesquels elles sont solubles uniquement. On oublie la fécule, le sel, le bicarbonate de soude, l’argile, etc. des calculs.
Vous pouvez vous fier à cette charte de dilution pour vous aider à calculer :
Question de rendre les choses encore plus concrètes, voici un exemple de recette et le calcul pour vérifier le dosage des huiles essentielles.
Beurre corporel fouetté au karité
- ¾ de tasse (187.5 ml) de beurre de karité
- ⅛ de tasse (31.25 ml) d’huile de coco
- ⅛ de tasse (31.25 ml) d’huile végétale liquide au choix
- ½ c. à thé (2.5 ml) de vitamine E
- 1 c. à soupe (15 ml) de fécule d’arrow-root
- 20-30 gouttes de HE de verveine des Indes
- 5 gouttes de HE de géranium rosat
Volume total de la phase graisseuse: 252.5 ml
+
Volume total des huiles essentielles (si vous choisissez d’en mettre 25 gouttes) = 1 ml
= 253.5 ml
Établissez ensuite quel pourcentage de la recette l’huile essentielle occupe dans le volume graisseux (ou le poids si la recette est en grammes) en appliquant la règle de 3.
253.5 ml = 100%
1 ml = x
x = 1 x 100 / 253.5
x = 0.38%
Proportion de chaque ingrédient dans la recette :
- 73.97 % beurre de cacao
- 12.33 % coco
- 12.33 % HV
- 1% vitamine E
- 0.38% huile essentielle
Total = 100%
CONCLUSION : Cette recette serait donc sécuritaire pour la grossesse et l’allaitement, puisque le dosage des huiles essentielles de verveine des Indes et de géranium rosat dans la recette est de seulement 0.38%.
Petite exception : dans vos crèmes ou lotion (avec émulsion), vous pouvez doser vos HE selon son poids total.
Au final, y-a-t’il des huiles essentielles à proscrire pendant la grossesse et l’allaitement?
Malgré tout ce que je viens de vous dire, il y a effectivement des huiles essentielles avec lesquelles il faut être prudente durant toute la grossesse et l’allaitement. Surtout au niveau de la ceinture abdominale et des seins. N’ayez crainte, de toute manière, cette liste comprend une majorité d’HE qu’on utilise que très rarement, ou qui sont facilement remplaçables.
Qu’est-ce qu’on leur reproche? Certaines pourraient avoir des effets sur le système nerveux, hépatique ou rénal, en plus d’avoir la capacité de passer la barrière placentaire. D’autres sont potentiellement tératogènes, c’est-à-dire qu’elles pourraient causer des malformations du fœtus. Tandis que certaines sont utéro-tonique : elles peuvent causer des contractions, ce qui pourrait mener à une fausse couche ou un accouchement prématuré. Finalement, certaines HE pourraient avoir un effet sur le système hormonal. Bon, tout ça, c’est épeurant, on vous l’accorde, mais il faut garder en tête que ces effets n’ont pas été prouvés et qu’ils impliquent habituellement des dosages et concentrations invraisemblablement élevés. Vraiment là. Et on a confiance en vous, vous n’allez PAS caller de bouteilles complètes d’huiles essentielles, n’est-ce pas? GOOD!
On aurait aimé vous fournir une liste claire, pas trop longue, avec plein de certitude. Toutefois, au fil de nos recherches, nous avons constaté que plusieurs références dans le monde de l’aromathérapie n’avaient pas les mêmes informations. Comment départager? Qui dit vrai?
Plutôt que de jouer aux juges, nous avons finalement choisi de vous présenter une liste globale d’huiles essentielles à proscrire selon trois références :
- Tisserand et Young (Essential oil safety, 2014)
- Michel Turbide (L’aromathérapie pour les enfants et les femmes enceintes, 2012)
- Danièle Festy (Quelles huiles essentielles pendant ma grossesse?, 2016)
Parfois, certaines huiles proscrites par l’un ne sont pas évaluées par l’autre. D’autre fois, une HE proscrite peut être considérée sécuritaire par un autre. Rien pour nous faciliter la tâche, hein? En vous les présentant comme cela, ça vous permettra donc de vous faire une tête et de faire un choix éclairé.
Avant de vous présenter la liste, quelques petites règles de base à suivre pour la grossesse et l’allaitement.
Petit manifeste de la grossesse/l’allaitement
1. Suivre les recommandations générales pour une utilisation sécuritaire des huiles essentielles en consultant notre article ici, comprenant entre autres l’importance d’utiliser des huiles essentielles de qualité. Allez lire attentivement, c’est un ordre.
2. Avoir une grossesse qui n’est pas à risque. Si vous avez une grossesse à risque, parlez-en d’abord à votre professionnel de la santé.
3. Ne pas prendre d’huile essentielle en interne, à moins d’être guidée par un aromathérapeute certifié.
4. Éviter d’appliquer des produits contenant des huiles essentielles directement sur la région abdominale et sur les seins*, surtout de manière répétée.
5. Faire preuve de davantage de prudence durant le premier trimestre.
6. Vérifier les contre-indications des huiles essentielles que vous désirez utiliser.
7. NE PAS utiliser des HE qui sont proscrites (voir la liste ci-dessous).
*Certaines huiles essentielles peuvent être bénéfiques pour guérir les mamelons maganés. Consultez un aromathérapeute pour une utilisation sécuritaire pour maman et bébé.
Huiles essentielles à proscrire
Voici une liste des huiles essentielles à proscrire en utilisation interne, externe et en diffusion selon une ou plusieurs références.
Huiles essentielles | Références | ||
Tisserand et Young | Danièle Festy | Michel Turbide | |
Achillée de Ligurie (Achillea ligustica) | – | À proscrire | – |
Achillée millefeuille (Achillea millefolium) | À proscrire | À proscrire | Sécuritaire |
Achillée musquée (Achillea moschata) | – | À proscrire | – |
Acore calamus (Acorus calamus) | – | À proscrire | – |
Ajowan (Trachyspermum ammi) | – | – | À proscrire |
Aneth des Indes (Anethum sowa) | – | À proscrire | – |
Anis étoilé (Illicium verum) | À proscrire | À proscrire | – |
Anis vert (Pimpinella anisum) | À proscrire | À proscrire | – |
Antractylis (atractylis ovata) | À proscrire | – | – |
Araucaria sauvage (Neocallitropsis pancheri) | À proscrire | – | – |
Armoise (Artemisia vestita, Artemisia afra, Artemisia genipi, Artemisia alba, Artemisia scoparia… bref, aucune armoise, haha) | À proscrire | À proscrire | – |
Aunée (Inula helenium) | – | À proscrire | – |
Balisic camphré (Ocinum canum camphoriferum) | – | À proscrire | – |
Balsamite (Chrysanthemum balsamita) | – | À proscrire | – |
Bergamote (zeste) (Citrus bergamia)* | – | – | À proscrire |
Bouleau flexible (Betula lenta) | À proscrire | – | – |
Buchu (Barosma betulina) (CT diosphenol et CT pulegone) | À proscrire | À proscrire | – |
Cajeput (Melaleuca cajeputii) | – | À proscrire | – |
Calament népéta (Clinopodium nepeta) | À proscrire | À proscrire | – |
Camomille bleue (Tanacetum annuum) | À proscrire | – | – |
Camphrier (cinnamomum camphora ct camphre) | À proscrire | À proscrire | – |
Cannelle casse ou cannelle de Chine (Cinnamomum cassia) | À proscrire | – | À proscrire |
Cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum) | À proscrire | – | À proscrire |
Carotte (graine) (Daucus carota) | À proscrire | – | – |
Carvi (Carum carvi) | – | À proscrire | – |
Cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica) | À proscrire | À proscrire | – |
Cèdre de l’Himalaya (Cedrus deodara) | À proscrire | À proscrire | – |
Chénopode vermifuge (Chenopodium anbrosioides anthelminticum) | – | À proscrire | |
Citron (zeste) (Citrus limonum)* | – | – | À proscrire |
Curcuma (Curcuma longa) | – | À proscrire | |
Cyprès (Cupressus sempervirens) | À proscrire | – | – |
Cyprès bleu (Cupressus arizonica) | – | À proscrire | – |
Eucalyptus à cryptone (Eucalyptus polybractea cryptonifera) | – | À proscrire | – |
Eucalyptus mentholé (Eucalyptus dives Shau. piperitoniferum) | – | À proscrire | – |
Fenouil (Foeniculum vulgare) | À proscrire | À proscrire | – |
Gattilier (Vitex agnus-castus) | À proscrire | – | – |
Génévrier sabine (Juniperus sabina) | À proscrire | À proscrire | – |
Germandrée maritime (Teucrium marum) | – | À proscrire | – |
Giroflier (Syzygium aromaticum ou Eugenia caryophyllus) | Tonique utérin. Utilisé en aromathérapie DURANT l’accouchement, pour stimuler les contraction (faites-vous accompagner si cela vous intéresse). Éviter durant la grossesse. N’est pas dans les principales HE à proscrire selon les trois sources mentionnés ici, mais l’est selon Passeport Santé et d’autres références. | ||
Grande camomille (Tanacetum parthenium) | À proscrire | – | – |
Hyélichryse italienne (Immortelle) (Hélichrysum italicum) | – | À proscrire | – |
Hysope (Hyssopus officinalis) | À proscrire | À proscrire | À proscrire |
Lantana (Lantana camara) | – | À proscrire | – |
Lavande papillon (Lavandula stoechas) | À proscrire | À proscrire | À proscrire |
Menthe des champs (mentha arvensis) | – | – | À proscrire |
Menthe poivrée (Mentha piperita) | Sécuritaire | À proscrire | Sécuritaire |
Menthe pouliot (Mentha pulegium) | À proscrire | À proscrire | – |
Menthe suave à dihycrocarvone (Mentha suaveolens dihydrocarvoniferum) | – | À proscrire | – |
Menthe sylvestre (Mentha longifolia ou Mentha sylvestris) | – | À proscrire | – |
Menthe verte (Mentha spicata) | – | À proscrire | – |
Moutarde (Brassica nigra) | – | À proscrire | – |
Myrique baumier (Myrica gale) | – | À proscrire | – |
Myrrhe (Commiphora molmol, Commiphora myrrha ou Commiphora abyssinica) | À proscrire | – | – |
Myrte anisée (Syzygium anisatum) | À proscrire | – | – |
Niaouli (Melaleuca quinquenervia) | À proscrire | À proscrire | – |
Nigèle cultivé (Nigella sativa) | À proscrire | – | – |
Orange douce zeste (Citrus sinensis)* | – | – | À proscrire |
Origan compact et vulgaire (Origanum compactum et Origanum vulgare) | À proscrire | – | À proscrire |
Pamplemousse zeste (Citrus paradisii)* | – | – | À proscrire |
Persil (Petroselinum crispum) | À proscrire | À proscrire | – |
Persil simple à apiole (sativum apioloferum) | – | À proscrire | – |
Ravensare (Ravensara anisata) | – | À proscrire | – |
Romarin (Rosmarinus officinalis) | À proscrire | – | – |
Romarin à camphre (Rosmarinus officinalis camphoriferum) | – | À proscrire | À proscrire |
Romarin verbénone (Rosmarinus officinalis verboniferum) | – | À proscrire | – |
Rue des jardins ou rue odorante (Ruta graveolens) | À proscrire | À proscrire | – |
Santoline (Santolia chamaecyparissus) | – | À proscrire | – |
Sariette des montagnes (Satureja montana) | – | – | À proscrire |
Sassafras (Ocotea pretiosa) | À proscrire | À proscrire | – |
Sauge à feuille de lavande (Salvia lavandulafolia) | À proscrire | – | – |
Sauge officinale (Salvia officinalis) | À proscrire | À proscrire | À proscrire |
Sauge sclarée (Salvia sclarea) | Sécuritaire | À proscrire | – |
Sauge trilobée (Salvia fructicosa) | – | À proscrire | – |
Saussurea costus | À proscrire | – | – |
Souchet (Cyperus) | – | À proscrire | – |
Tagete (Tagetes glandulifera) | – | À proscrire | – |
Tanaisie commune (Tanacetum vulgare) | À proscrire | À proscrire | – |
Thé des bois: Gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens) et Gaulthérie odorante (Gaultheria fragrantissima) | À proscrire | – | – |
Thuya occidental (Thuja occidentalis) | – | – | À proscrire |
Thujopsis (Thujopsis dolabrata) | À proscrire | – | – |
Thym vulgaire à thymol (Thymus thymoliferum) | N’est pas dans les principales HE à proscrire selon les trois sources mentionnées ici, mais elle l’est selon Passeport Santé et d’autres références. | ||
Zdravets (Geramiun macrorrhisum) | – | À proscrire | – |
Zédoaire (Curcuma zedoaria) | À proscrire | À proscrire | – |
*À noter que Michel Turbide ne recommande pas les huiles essentielles photosensibles, comme les agrumes, puisque la peau des femmes enceintes est plus sensible. Elles sont toutefois sans danger pour le fœtus.
Petite liste d’huiles essentielles considérées sécuritaires durant la grossesse et l’allaitement
Comme on le disait plus tôt dans l’article, mis à part les huiles essentielles de la liste précédente, la grande majorité des huiles essentielles peuvent être utilisées de manière sécuritaire à des dosages cosmétiques (4% et moins), et ce, tout au long de la grossesse et de l’allaitement. Oui, oui. Mais si vous désirez être on the safe side, nous vous avons dressé ici une liste des huiles qu’on peut utiliser en toute quiétude, puisqu’elles sont considérées sécuritaires par au moins deux de ces références : Michel Turbide, Tisserand et Young, Stéphanie Plamondon, Aliksir ou Passeport Santé.
- Bergamote (Citrus bergamia)*
- Lavande officinale ou vraie ou fine (Lavandula angustifolia ou officinalis)
- Camomille romaine (noble) (Chamaemelum nobile)
- Bois de hô (Cinnamomum camphora ct linalol)
- Ravintstara (Cinnamomum camphora ct cinéole)
- Petitgrain bigarade (Citrus aurantium ssp. amara)
- Orange douce (Citrus sinensis)
- Laurier noble (Laurus nobilis)
- Mandarine (Citrus reticulata)*
- Citron (Citrus limonum)*
- Néroli (Citrus aurantium ssp. amara)
- Ylang-Ylang (Cananga odorata)
- Patchouli (Pogostemon cablin)
- Pamplemousse (Citrus paradisii)*
- Pruche du Canada (Tsuga canadensis)
- Tea tree (Melaleuca alternifolia)
*Huiles essentielles photosensibilisantes : à utiliser préférablement en diffusion, ou éviter de vous exposer au soleil si vous les utilisez de manière topique. La peau des femmes enceintes et des enfants est plus sensible aux huiles essentielles photosensibilisantes.
Vous trouvez que c’est trop peu et vous avez envie de mettre plus de plantes dans votre routine de soin? Tournez-vous plutôt vers les hydrolats et la macération huileuse, qui sont des produits beaucoup plus doux, moins concentrés et tout à fait compatibles avec la grossesse et l’allaitement.
Grossesse et allaitement : les mêmes précautions?
Dans la majorité des ouvrages de référence consultés, on a tendance à faire un amalgame entre grossesse et allaitement au niveau des précautions à prendre. On propose de proscrire les mêmes huiles essentielles durant ces deux périodes de la vie, puisque les composantes des huiles essentielles pourraient effectivement passer dans le lait maternel, mais cela va dépendre de plusieurs facteurs : le dosage, l’utilisation, l’absorption, la surface de contact, la vitesse de métabolisation, etc. Doit-on proscrire toutes les huiles essentielles énumérées dans le tableau ci-haut durant l’allaitement? Ça devient vraiment un choix personnel, un peu comme pour la consommation d’alcool. Si vous connaissez Dr Jack Newman, un médecin spécialisé en allaitement, voici son avis (traduction libre) sur l’utilisation de médicament et sur l’allaitement.
« Est-ce que l’ajout d’une très petite quantité de médicaments dans le lait du parent allaitant rend l’allaitement moins favorable qu’une alimentation au lait maternisé? La réponse est : presque jamais. L’allaitement, avec la présence d’un peu de médicaments dans le lait, est presque toujours plus favorable. En d’autres termes, être prudent signifie continuer d’allaiter au lieu de s’arrêter. » – Jack Newman, breastfeeding and medication
Selon nous, l’utilisation d’huiles essentielles en externe et en dosage cosmétique, c’est pas mal moins intense que des médicaments, non? Et vous avez ci-haut l’avis d’un médecin concernant la recommandation de continuer l’allaitement malgré la présence de médicament, et ce, dans presque tous les cas. Cela pourrait vous aider à faire votre choix!
Qu’en est-il de l’impact des huiles essentielles sur la production de lait? Est-ce que certaines huiles essentielles peuvent stimuler ou réduire la quantité de lait produite? On trouve peu d’information à ce sujet, malheureusement. L’huile essentielle de menthe poivrée pourrait diminuer la production de lait selon certaines personnes. La sauge officinale a aussi été utilisée pour réduire la production lactée. Toutefois, aucune étude scientifique n’a été faite pour valider cette information.
D’autres plantes pourraient aussi réduire la production de lait, comme le thym, la mélisse ou l’achillée millefeuille, mais encore une fois, les recherches pour appuyer ces informations manquent. Voir ce dossier de KellyMom pour la liste complète (anglais).
Et pour les poupons?
Les petits nez, poumons et foies des bébés sont beaucoup plus sensibles que ceux d’un adulte. Il faut redoubler de prudence. En plus d’être plus fragiles, nos p’tits cocos ne peuvent pas vraiment nous témoigner leur malaise clairement. C’est donc d’autant plus important d’être TRÈS TRÈS prudents. Certains recommandent d’éviter complètement avant trois mois, d’autres l’autorisent, mais avec des dilutions appropriées. Ci-dessous la charte de dilution tirée de Tisserand Institute.
Âge | Dilution |
0 à 3 mois | 0,1% à 0,2% |
3 à 24 mois | 0,25% à 0,5% |
2 à 6 ans | 1% à 2% |
On ne vous dit pas que les huiles essentielles sont toutes dangereuses pour les poupons et qu’il faut les fuir comme la peste, mais d’y penser comme il le faut avant d’en ajouter à vos produits. Est-ce qu’il y a vraiment un besoin thérapeutique? Est-ce que la dilution est la bonne? Est-ce que mon huile est de qualité? Est-ce que je peux m’en passer? Ces petites pistes de réflexion pourront sans doute vous aider à faire votre choix. Comme pour les femmes enceintes et allaitantes, on peut toujours se tourner vers les macérations huileuses et les hydrolats.
Voilà. Espérant que cela vous éclaire un peu, les parents! Bonne grossesse!
Sources
FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES AROMATHÉRAPEUTES PROFESSIONNELS (IFPA). Pregnancy guidelines: Guidelines for aromatherapists working with pregnant clients, 2014.
FESTY, Danièle. Quelles huiles essentielles pendant ma grossesse?, 2016.
PLAMONDON, Stéphanie. Aromathérapie efficace et sécuritaire pour femmes enceintes, mamans et bébés, Vitalité Québec, 2017.
TISSERAND, Robert et Rodney YOUNG. Essential Oil Safety, 2014.
TURBIDE, Michel. Aromathérapie pour les enfants et les femmes enceintes : les huiles essentielles comme un outil de soin, 2012.
Passeport Santé
Aliksir
https://verysafehands.co.uk/blogs/guides/everything-you-need-to-know-about-aromatherapy-in-pregnancy-labour?fbclid=IwAR33A56M73OBeqLoOAy3j956dOiZRFivFGeagHx_Q8wEIyvoL2xbulp8W5E
https://naha.org/index.php/explore-aromatherapy/safety/?fbclid=IwAR3XoWoMgL5q-d3PwexJiOtCwzN7srIydn7P9MiYWMQh90RhC8mM05O8dew
https://www.drugs.com/breastfeeding/sage.html
https://www.universtao.fr/2016/04/22/huiles-essentielles-poids-mesures/