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Mon malaise avec les huiles essentielles et le marketing de réseau

  • 17 juillet 2019
  • Par Marie

Avant-propos

Cet éditorial a préalablement été publié sur le groupe fermé des Mauvaises Herbes sur Facebook, mais suite aux nombreuses demandes de partage à l’externe, nous avons décidé de le publier ici, sur le blogue, après de longues semaines de réflexion.

Pourquoi autant d’hésitation?

Parce que c’est un sujet délicat qui soulève souvent des débats, et chez Les Mauvaises Herbes, nous n’avons pas vraiment pour objectif de faire des vagues. Pas du tout! J’avais donc un peu peur des réactions, mais j’ai tout de même décidé de partager avec vous, en tout respect, pourquoi j’ai personnellement un malaise avec le marketing de réseau, lorsqu’il s’agit de vendre des huiles essentielles.

Petite note aux conseillères/conseillers qui liront ceci : cet article a été écrit en tout respect pour votre travail, pour le bien-être de la communauté et pour l’amour des huiles essentielles.

J’ai commencé à fouiller sur le sujet après avoir reçu le message d’une jeune maman d’un poupon à qui une conseillère d’une entreprise de marketing de réseau avait recommandé l’utilisation d’huiles essentielles en interne. Au fil du temps, nous avons reçu par courriel bon nombre d’exemples dangereux impliquant le marketing de réseau et les huiles essentielles.

C’est face à cette accumulation d’exemples inquiétants que j’ai cru bon de faire le point ici.

Le marketing de réseau

Tout d’abord, faisons le point sur le modèle d’affaires : le marketing de réseau.

On l’appelle aussi vente multiniveau (MLM). L’entreprise la plus connue utilisant ce modèle de vente est sans aucun doute Tupperware. Mais on compte maintenant des milliers d’entreprises de MLM partout dans le monde, dans pratiquement toutes les sphères d’activités.

Concrètement, c’est quoi?

C’est une structure au sein de laquelle les revendeurs (ou distributeurs) peuvent parrainer de nouveaux vendeurs, et être alors en partie rémunérés par une commission évaluée en pourcentage sur les ventes des recrues.

Avec le marketing de réseau, la vente et la promotion des produits et services ne se font pas selon les modes de communication traditionnels. C’est l’opération bouche-à-oreille lancée par des personnes qui souhaitent développer ce type d’activité qui fait la promotion de l’entreprise. La vente multiniveau, c’est un peu comme si chaque conseiller devenait une microfranchise de l’entreprise mère, un peu comme une franchise de McDo. Il est souvent difficile de dire si l’entreprise est construite autour de la consommation d’un produit réel ou du principe selon lequel vous devez recruter le plus de personnes possible pour réussir. Souvent, les participants doivent recruter afin de gagner de l’argent.

Bon, en soit, on peut trouver ce modèle de vente critiquable. Mais ce n’est pas de ça que je veux vous parler aujourd’hui.

Il est où, le problème?

Le modèle de vente par réseau n’est pas problématique en soi. On peut le critiquer, mais c’est un modèle d’affaires comme un autre. S’il était question de vendre des Tupperwares ou des produits cosmétiques, je ne serais pas ici en train d’écrire cet article.

C’est spécifiquement le mélange entre le marketing de réseau et la vente d’huiles essentielles qui est problématique.

1. Les huiles essentielles : pas sans danger!

Ce n’est pas parce qu’un produit est naturel qu’il est inoffensif.

On en parle régulièrement sur le blogue. Le monde des huiles essentielles est très vaste, et elles sont probablement le produit naturel avec lequel il faut faire le plus attention, puisqu’elles sont très concentrées en molécules actives. Certaines sont abortives, neurotoxiques, photosensibilisantes et dermocaustiques. Certaines huiles essentielles peuvent aussi interagir avec des conditions de santé (ex. : épilepsie) ou certains médicaments. Il y a aussi des cas de contamination, surtout dans des huiles essentielles de mauvaise qualité. Il faut utiliser ces petites fioles avec précaution, bien s’informer, et même se faire accompagner au besoin par des professionnels, surtout pour une utilisation en interne, ou sur de jeunes enfants ainsi que des femmes enceintes ou allaitantes.

Habituellement, avec les entreprises de MLM, les conseillères/conseillers sont souvent des personnes que tu connais, ou avec qui tu as développé une relation de confiance : ton amie, ta voisine, ton oncle, etc. Elles/ils vont te vendre ces produits et te faire des recommandations personnalisées. Ces personnes ont aussi tout avantage à te convaincre que la vente d’huiles essentielles de la marque X, c’est vraiment génial, payant, et que les produits vendus, c’est vraiment des produits de qualité. Parce que, rappelons-le, ces personnes ont avantage à te recruter.

Ce ne sont pas tous les conseillers qui font cela.

Je pèse mes mots, là, et je répète : ce n’est pas tout le monde qui fait ça.

Mais il y a quand même une objectivité qu’il est très difficile de conserver dans la position du conseiller. C’est de la vente à commission, et le recrutement rapporte aussi des bénéfices financiers.

C’est là, c’est un fait, il faut en être conscients.

2. Un niveau de formation inégal et non standardisé

Bien que certains des conseillers aient des formations, ce n’est pas le cas de tous. Pas besoin de formation en aromathérapie ou naturopathie pour devenir conseillère/conseiller. Il faut s’inscrire auprès de l’entreprise de MLM et payer des frais d’adhésion. C’est tout.

Bien que ce ne soit pas toujours le cas, cela ouvre quand même la porte à des gens qui ne sont pas qualifiés pour vendre des huiles essentielles, et qui sont susceptibles de faire des recommandations potentiellement dangereuses à des clients qui se sentent en confiance. Pas mal un mélange toxique, ça.

Je pèse à nouveau mes mots : certaines conseillères (ou conseillers) offrent un excellent service, d’autres ont des formations en aromathérapie, d’autres encore ont une éthique du travail exceptionnelle, ou les trois à la fois.

Loin de moi l’idée ici de mettre tout le monde dans le même panier.

SAUF QUE.

Puisqu’aucune formation n’est nécessaire pour devenir conseillère ou conseiller, il est difficile de s’assurer de la qualité de leurs services. On a donc un beau melting pot de gens aux connaissances et compétences diverses, et les envoyer vendre des huiles essentielles, ça devient un peu un coup de dés.

Des médecins qui ne sont pas bons, il y en a aussi, c’est vrai!

C’est quoi, la différence?

Ils ont une formation standardisée, un ordre professionnel et s’il y a un problème, on peut faire une plainte officielle au Collège des médecins. Il y a un filet de protection : une structure est en place pour assurer la sécurité des gens qui consultent les médecins, qu’ils soient bons ou mauvais. Ce n’est pas le cas des conseillères/conseillers, et c’est là que ça peut facilement déraper.

Je reviens avec mon cas du début.

Une maman nous a contactées : elle s’inquiétait, puisqu’une conseillère d’une entreprise de marketing de réseau très connue pour sa vente d’huiles essentielles, et qui était aussi par le fait même l’infirmière qui s’occupait du suivi de son bébé (relation de confiance), lui avait recommandé un mélange d’huiles essentielles pour son poupon. Dans le mélange qui lui avait été proposé, certaines huiles essentielles étaient proscrites pour les bébés. Mais ce n’est pas tout. L’infirmière-conseillère les recommandait en interne, et NON DILUÉES. Je répète : un mélange destiné à un poupon comprenant des huiles essentielles qui sont proscrites pour les bébés, à prendre en interne, non diluées. Une infirmière, bien qu’étant une professionnelle de la santé, n’a pas nécessairement de formation sur les huiles essentielles. Et la recommandation de celle-ci démontre à quel point le marketing de réseau et les produits de santé naturels ne font pas toujours bon ménage. On vous rassure, le bébé va bien.

Photo: Jacinthe Morin

3. Des méthodes d’utilisation critiquées

En plus d’employer des stratégies de vente plus ou moins adaptées au produit, certaines de ces entreprises de MLM endossent des méthodes d’utilisation des huiles essentielles qui sont très critiquées : l’utilisation des huiles essentielles pures, sans dilution, en plus de l’utilisation en interne.

À part quelques exceptions (lavande, palmarosa, ravinstara et tea tree, par exemple), on doit TOUJOURS diluer les huiles essentielles. C’est ce que recommandent la majorité des experts les plus cités en référence dans le monde de l’aromathérapie, comme l’explique bien Tisserand. Rappelons que les huiles essentielles ne se diluent pas dans l’eau!

L’utilisation en interne, quant à elle, peut être intéressante dans certains cas bien précis, mais c’est rare et généralement, cela se fait sous la supervision d’un aromathérapeute.

Rappelons-le, les conseillères et conseillers de ces entreprises de MLM n’ont pas nécessairement de formation professionnelle dans le domaine, à part les formations offertes par l’entreprise (on repassera pour l’objectivité…). Ces personnes ne connaissent pas l’historique médical de leurs clients, ne connaissent pas les interactions de ces huiles avec les médicaments. Nada. Il est donc bien cavalier de la part de gens souvent sans formation officielle de proposer ces méthodes d’utilisation, qui sont en soi déjà critiquées.

4. Des techniques de marketing douteuses

Au-delà de l’aspect dangereux des conseils prodigués par des gens souvent sans qualifications, il y a autre chose qui m’agace : l’utilisation trompeuse du terme « grade thérapeutique », parfois aussi appelé « grade médicinal » ou « grade aromathérapeutique ».

Le grade thérapeutique n’existe pas.

Pourquoi?

Parce que pour qu’une certification soit acceptée comme légitime, elle doit être gérée par une instance neutre et externe, et doit être accessible à toutes entreprises désirant s’y conformer. Comme Québec Vrai et EcoCert pour les produits biologiques, MSC pour la pêche durable et ÉcoLogo pour les produits ménagers écologiques.

Aucune instance gouvernementale ou organisme neutre ne reconnait, ne qualifie ou ne certifie les huiles essentielles comme étant de grade thérapeutique, ni au Canada, ni aux États-Unis. Pourtant, certaines entreprises de MLM qualifient leurs huiles essentielles de « grade thérapeutiques » et les affichent comme des certifications.

Qu’en est-il?

Ces certifications sont en fait des marques de commerce (trademark). Étant enregistrées comme des marques de commerce, elles sont uniquement accessibles à l’entreprise qui l’a créé. Fair-play? Mmmm non. Non seulement elles ne sont pas accessibles à tous, mais elles ne sont pas acceptées ou légitimées par une instance neutre. Cette forme de marketing est trompeuse, car elle discrédite d’emblée les concurrents.

Lorsqu’on ignore ces détails, il est facile de penser que les autres entreprises vendent des huiles essentielles de moins bonne qualité, car elles ne sont pas de « grade thérapeutique », « grade médicinal » et « aromatherapy grade ». Alors qu’en fait, elles n’ont simplement pas accès à cette certification.

C’est un peu comme si Les Mauvaises Herbes mettaient en place la certification « Cosmétique Pure », qu’on l’enregistrait comme une marque de commerce et que seuls nos propres produits pouvaient être certifiés sous cette allégation. Même si nos critères sont hyper serrés et que nos produits sont de très haute qualité, reste que notre stratégie marketing n’est pas fair-play pour les autres joueurs. Même si une autre entreprise utilisait exactement les mêmes ingrédients et procédés que nous, leurs cosmétiques ne pourraient pas être certifiés « Cosmétique Pure », car ils n’y auraient pas accès.

Ça a plus ou moins de valeur ni d’objectivité, n’est-ce pas? C’est le même principe.

Je le répète: une certification, c’est pertinent quand c’est géré par une instance neutre et externe et qu’elle est accessible à toutes entreprises désirant s’y conformer. Sinon, à quoi bon?

Il n’existe pas d’huiles essentielles dites de grade thérapeutique. Tenter de nous convaincre du contraire en mettant en place sa propre certification à usage exclusive, c’est trompeur.

La prochaine fois qu’on te vantera les mérites d’une huile essentielle au détriment d’une autre sous prétexte qu’elle est de « grade thérapeutique », ta petite cloche interne devrait sonner.

Alors, comment on détermine la qualité d’une huile essentielle? On commence par s’informer et sensibiliser. On en parle juste ici.

ATTENTION : Je ne dis pas que les huiles essentielles des MLM qui utilisent cette méthode sont de mauvaise qualité. Je ne dis pas qu’elles ne sont pas réellement testées. Au contraire, la plupart font tester leurs huiles essentielles par des laboratoires indépendants. Je ne dis pas non plus que leurs huiles essentielles ne respectent pas des normes et standards élevés. Ce que je dis, c’est que la stratégie marketing utilisée est trompeuse et laisse sous-entendre que toutes les autres huiles essentielles sur le marché ne sont pas de grade thérapeutique, et que seules les leurs le sont, alors que 1) cette appellation n’est pas reconnue et 2) aucune autre entreprise qu’eux peuvent s’en prévaloir.

Si on récapitule

  • des méthodes d’utilisation critiquées (sans dilution, en interne)
  • des recommandations faites par des gens qui ne sont pas nécessairement qualifiés pour en faire, qui bien souvent ont en plus une relation de confiance avec leurs clients, et marketing trompeur.
  • tout ça emballé dans le papier scintillant du marketing de réseau, grâce auquel des multinationales font des profits exorbitants, pendant que ceux en dessous dans l’échelle de vente peinent à faire un peu d’argent, à part pour quelques chanceux.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, ma p’tite lumière rouge interne clignote pas mal.

Un appel à la prudence, à la responsabilisation et à l’achat local

Je ne suis pas ici pour démolir quiconque, ni pour minimiser le travail acharné et professionnel de certaines conseillères ou de certains conseillers, ni pour dire que les huiles essentielles de ces entreprises sont une fabrication du démon et sont mauvaises.

Non. Ce n’est pas du tout le but de cet article.

Il est tout à fait légitime de vouloir gagner sa vie, que ce soit par le biais du MLM ou n’importe quoi d’autre. Mon objectif est plutôt de t’inviter à remettre en question ce qu’on te dit. À faire preuve de prudence. À faire des recherches. À te rappeler que les huiles essentielles, c’est beaucoup plus qu’une petite fiole qui sent bon. C’est potentiellement dangereux, lorsque mal utilisé.

ET SURTOUT, ma petite note éditoriale : je t’invite à encourager les entreprises d’ici. Des p’tits miracles en bouteilles, on en a ici aussi, et ils sont faits et/ou importées (ben oui, le bois de Hô ça ne pousse pas ici) avec beaucoup d’éthique et de transparence.